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Je parle la bouche pleine!
ou
La voix de la terre

 Création 2022 accompagnée en musique et à la production par "les clochettes dans les pieds" et la cie du Faubourg

Collectage de paroles paysannes dans le sud-Luberon au fil des 4 saisons.

Une idée d'Agnès Dauban assistée de Marco Rullier

avec le soutien de L'association Au Maquis! et le Grand Ménage de printemps

Photographies: Samuel Domingo

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Le Propos

Raconter ceux et celles qui prennent soins de la vie depuis la terre jusqu’à nos bouches.

Comment raconter le lien intime, cellulaire à la terre ?

Comme si on la comprenait avec tout notre être, comme s’il y avait un dialogue…
Comment raconter la sensation d'une journée de tracteur dans le corps avec tout ce qui passe ? l'oiseau, l'arbre qu'on regarde en se disant qu'on ne l'avait pas vraiment vu jusque-là et tout ça en étant très concentré sur ce qu'on fait tout en écoutant la radio et en sentant la température, en appréciant la lumière et la couleur du ciel avec les nuages et en se demandant quand la pluie reviendra...

Comment raconter l'intensité d'une vie dédiée à la terre ? Toute une vie d'homme avec une vie de femme et les enfants qui sont là aussi et la marmite à faire bouillir et les politicards dans leur ignorance et leur arrogance crasse.
 

Comment raconter l'appétit à saisir ce monde sauvage qui vit dans les bocages et dans les fourrés qui jouxtent les champs cultivés et qui fait partie de votre chair et de votre âme ?
 

Comment raconter les messages profonds que l'on saisit à force de côtoyer la nature ?
Sans tomber dans des clichés, dans des lieux communs, dans un verbiage fleuri...
Giono le fait si bien quand il raconte cette nuit où l'homme se lève parce qu’il sent que c'est le moment pour labourer et son cheval est réveillé aussi parce qu’il a senti la même chose que lui, là, au beau milieu de la nuit. C'est le moment « d'encaper ».
Et justement, c'est par cette nuit de froid qu'un saltimbanque arrive on ne sait pourquoi justement là, au moment où l'homme laboure dans la nuit.
Il y a des choses qui nous dépassent et qui nous constituent pourtant. On est en dialogue intime avec ce qu'on peut voir au dehors de nous et pourtant c'est avec nous profondément que l'on dialogue en s'adressant à ce champ, à cet arbre, à ce ciel, à cette bête.
Et moi qui me suis proposée de raconter tout cela je dois me réveiller et me placer bien à l'endroit de ce lien magique, sacré, charnel et pour ce faire je dois « ratterrir » ... sans cesse me relier à la terre. « Ratterrir » sans cesse, comme le pêcheur de morue qui rentre au port et laisse la mer et les rêves pour « ratterrir ». 


 

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